Juin 2019 – Le commencement

En juin 2019, le diagnostic de ma médecin tombe. Burn-out.

Depuis des mois, j’ai été mise à rude épreuve et mon corps est arrivé à un stade où il n’en pouvait plus. Je l’avais surexploité, maltraité, malmené. Je n’avais pas été bienveillante avec lui. Pourtant il m’avait envoyé des signaux : cauchemars, stress, angoisses… je suis même tombée dans les pommes sur mon lieu de stage.

Je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait. Je pleurais tout le temps, je me laissais malmener par mes tutrices de stage. Moi qui ai une personnalité où je ne suis pas du genre à me laisser faire. Dépersonnalisation. Plus grand-chose ne me touchait, je m’étais comme écartée de mes émotions pour survivre. J’encaissais. Je perdais progressivement ma joie de vivre naturelle. Mais je n’en avais pas encore conscience. Je me suis laissée emportée dans cette spirale infernale qu’est le burn-out.

A la fin de mon stage début mai 2019, je me sentais profondément triste et en colère. Surtout contre moi-même. Je me trouvais nulle, incapable, limite misérable. Ces malveillances toxiques qui n’ont jamais été aussi fortes et présentes. Je passais mes jours à pleurer. Moi qui suis à la base joyeuse de vivre, qui arrive à relativiser quand ça ne va pas, qui suis forte au vu de mon vécu… là, je me sentais faible, anéantie, impuissante. Je me sentais fatiguée mais ce n’était pas la même fatigue que j’ai pu connaître par le passé. Elle était plus profonde, plus marquée. A ce stade, je ne pouvais plus parler de fatigue mais d’épuisement. Je ne récupérais plus.

Un jour, des pensées suicidaires me passèrent par l’esprit. J’habite près d’un canal et plusieurs fois je me suis dit « un coup de volant et c’est fini, tes problèmes s’envolent ». Il m’est arrivé d’avoir des pensées suicidaires lorsque j’étais ado cependant c’était une passade qui ne durait pas. Là, ça durait, ça s’accentuait. Je pleurais. Je me voyais sans avenir, nulle, désespérée. Je me disais que ça passerai mais cela ne faisait que croître progressivement.

C’est à ce moment-là où je me suis dit que quelque chose n’allait pas. Que je n’allais pas y arriver seule. Que j’avais besoin de me faire aider. Je suis donc allée consulter ma médecin. Et le diagnostic ne se fait pas attendre. Burn-out. Je lui demande un traitement médicamenteux. Elle me prescrit un anti-dépresseur que je prends encore aujourd’hui. J’ai pris des anxiolitiques pendant 14 jours et des gouttes pour dormir durant 7 jours. Moi qui prône les méthodes naturelles… j’ai rapidement compris que j’en avais besoin. Cela s’est confirmé avec le temps.

Je pensais qu’après ces deux semaines de traitement j’allais me sentir mieux. Que ma médecin allait rapidement m’enlever mon anti-dépresseur, que c’était une petite passade et que j’allais me reprendre. Or ce n’était que le commencement…

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